J'ai joué avec elle depuis ma peau lisse jusqu'à mes premières rides
J'ai joué avec elle inconsciemment, mais sans la mettre en danger
J'ai joué avec ma vie toujours ravi de déranger
Mais quand mon reflet prend la parure des bancs d'orage
Je me demande si j'ai vécu ma vie ou juste joué un personnage
Rejeté par les groupes bien rangés depuis mes plus jeunes années
J'ai appris à jouir puis à jouer de mon image damnée
À être le fou de l'échiquier dans la diagonale des petits pions
À être un épouvantail de taille allumé comme un lampion
De laine sombre parmi les moutons, euphorique parmi les tristes
Quand j'ai eu un bouc sur le menton je me suis même fait traité de sataniste
Halluciné mais lucide je ne partage qu'un seul trait avec Lucifer
Celui d'avoir connu la chute après avoir croisé quelque faux-frères
Oui, j'inscrirais en lettres de sang dans ma confession
Ma passion pour le poussage de cons dans leurs contradictions
On dit que les démons sont des destructeurs de symboles
Si je te parle de carnage sache que ce n'est pas une hyperbole
J'ai décimé de tristes sirs se pensant sortir de Saint-Cyr
Liquéfiant leurs sales principes comme des statuettes de cire
J'ai joué avec le feu comme le fit Prométhée
Enflammant les esprits fermés autant que les âmes batées
Dansant dans les cendres de pseudo-penseurs indécents
Cracheur de feux follet, je me fichais d'être blessant
Mais en incendiant les humeurs par des répliques incandescentes
J'ai consumé de belles heures sur l'autel d'une estime absente
Mauvais perdant, mais bon joueur j'ai trop souvent joué au con
Réalisant trop tard qu'être vainqueur me confinait dans le cocon
Toujours en représentation comme en théâtre improvisé
Je trouvais les répliques tranchantes sans chercher à sympathiser
Je partais cueillir leur haine moins par conviction qu'habitude
Le dégoût que j'inspirais me permettait de justifier ma solitude
Consommant comme antidouleur mon honni reflet d'oni
Je me suis fait, c'est un fait, bien plus d'ennemis que d'amis
Isolé, usé, désabusé, consumé après m'être embrasé
Bras tendus recherchant une nouvelle veine à raser
J'ai compris que j'avais joué à un mauvais jeu de société
Faire le fou pour rappeler aux faibles les bienfaits de leur normalité
Aplati par mon propre ego, j'ai plaqué ce piteux plateau
J'ai fait ma mue par ma muse me reforgeant une nouvelle peau
Nageant dans les nuages, Ilnuaj sortit la tête des mirages
Je survis dorénavant à un vis-à-vis avec mon visage
Toujours aussi sanglant de rimes et sombre de ramage
J'ai fini par cesser de jouer avec les nerfs de mon entourage
Le jeune adulte n'est peut-être pas encore un enfant sage
Mais le rapace moqueur est redevenu un oiseau de passage
Et si dans mon sillon j'ai laissé quelques traces de suie
J'ai délaissé désormais l'angoisse d'être qui je suis
Un original enragé de joie à l'ego parfois tapageur
Un humble jongleur de mots, un conteur, un joueur.
J'ai consumé de belles heures sur l'autel d'une estime absente
Mauvais perdant, mais bon joueur j'ai trop souvent joué au con
Réalisant trop tard qu'être vainqueur me confinait dans le cocon
Toujours en représentation comme en théâtre improvisé
Je trouvais les répliques tranchantes sans chercher à sympathiser
Je partais cueillir leur haine moins par conviction qu'habitude
Le dégoût que j'inspirais me permettait de justifier ma solitude
Consommant comme antidouleur mon honni reflet d'oni
Je me suis fait, c'est un fait, bien plus d'ennemis que d'amis
Isolé, usé, désabusé, consumé après m'être embrasé
Bras tendus recherchant une nouvelle veine à raser
J'ai compris que j'avais joué à un mauvais jeu de société
Faire le fou pour rappeler aux faibles les bienfaits de leur normalité
Aplati par mon propre ego, j'ai plaqué ce piteux plateau
J'ai fait ma mue par ma muse me reforgeant une nouvelle peau
Nageant dans les nuages, Ilnuaj sortit la tête des mirages
Je survis dorénavant à un vis-à-vis avec mon visage
Toujours aussi sanglant de rimes et sombre de ramage
J'ai fini par cesser de jouer avec les nerfs de mon entourage
Le jeune adulte n'est peut-être pas encore un enfant sage
Mais le rapace moqueur est redevenu un oiseau de passage
Et si dans mon sillon j'ai laissé quelques traces de suie
J'ai délaissé désormais l'angoisse d'être qui je suis
Un original enragé de joie à l'ego parfois tapageur
Un humble jongleur de mots, un conteur, un joueur.
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