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lundi 3 décembre 2018

Itinéraire d'un conteur en devenir #0

Je m'appelle Julian Delgrange, je suis né il y a vingt-deux ans. Je m'appelle Ilnuaj Draglen je suis né il y a trois mois. Car choisir la voie du conte a été une renaissance.

Ce que tu vas lire est le carnet de bord que je tiendrai durant mon voyage sur ce chemin qui devra faire de moi un conteur. Tout ce que tu y trouveras est vrai sinon sincère ce qui en fera un témoignage puis un testament. Je n'ai aucune prétention, je ne me pose pas comme modèle, je souhaite juste qu'un jour d'autres jeunes conteurs puisse profiter de cette expérience, dans ce qu'elle pourra avoir de tranchant comme de doux. Attention, le style ne correspondra pas aux canons universitaires, je t'écris comme je te parle comme je te pense, ne t'étonne donc pas de voir fleurir les traits et les digressions, j'ai le cerveau en puzzle donc la pensée à fragmentation.
Toi qui vas lire ce bout de vie, je te souhaite d'y retrouver la douceur que j'éprouve en partageant des souvenirs déjà précieux. Et si cela t'endort et bien conseille ce récit à un ami insomniaque !

Pourquoi le conte ?

Car le rêve et que mon talent naturel pour la fainéantise m'a permis de rêver dans les lits, les salles d'attente, les salles de classes, les forêts, les montagnes, les... Plus sérieusement le propre d'une passion est d'être dénuée de passé et de consommer notre présent. J'ai toujours voulu « raconter des histoires », mais j'ai été trompé par un beau parleur : le cinéma. J'ai cru que faire rêver voulait dire faire des films, les écrire. Les années passèrent la passion du conte resta sagement dans l'ombre avant de venir me trouver un beau matin me cognant non sans violence me répétant « Mais tu vas te mettre à conter bordel ! ». Exit les images filmées, bonjour aux images rêvées. C'est peut être ça, j'ai trop rêvé, j'ai la tête qui déborde alors j'ai dû en trouver des autres.

Mais qu'est ce que le conte ?

Fichtre, tu es curieux à double tranchant ! Une bien noble dame m'a dit le premier jour de ma vie d'Ilnuaj « Le conte, c'est un rêve qu'on partage ». Une définition que je respecte autant que celle qui la formula. Et cette noble dame se nomme Catherine Lavelle, c'est la première conteuse que j'ai rencontrée. C'est aussi à elle que je dois mes premières pistes théoriques, telle un aimable chef de gare elle m'aiguillonna vers l'a peine gigantesque Michel Hindenoch. Avant que je commence mon master, j'avais lu (et relu) son ouvrage Conter un art ? Si le conte devait être une religion, cet ouvrage en serait la bible. C'est aussi à Catherine Lavelle que je dois mes premières scènes ouvertes, mais tu devras attendre encore un peu pour que je t'en parle.

À bientôt habile rêveur.

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