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mercredi 7 novembre 2018

Celle qui reste

J'ai l'encre diluée par les larmes de l'épreuve.

Celle-la qui transforma une belle dame en veuve.

Ma plume est enrhumée de sanglots en cohortes.

Donnez-moi un plumeau que je repeigne la mer morte.


La vive nouvelle m'a vivement prise à revers.

Elle est venue déterrer une douleur nichée dans mes viscères.

D'abord le vide, viennent les larmes, petites gouttes d'amer

"Ton grand-père est mort" "Et ma grand-mère ?".


On vit en immortel, la fin semble si lointaine.

On nie le faucheur le défiant d'une moue hautaine.

Se sabotant la santé vile bière au poing, avide.

Oubliant que l'Ankou remet toujours le point sous les vies.


Oui la vie continue, elle s'est arrêté pour un seul

Laissant un visage figé sous l'acajou, sous le linceul.

Il la délaisse esseulée parmi les survivants suivants.

Elle qui doit affronter l'heure du dernier sacrement.


Petite duchesse en robe de suie, elle fait face la mamie.

À cent visages sillonnés de rides et d'empathie.

Tremblant le petit-fils pose une main sur son épaule.
Craignant qu'elle décide de le rejoindre et s’envole.

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