Le coffre d’Ilnuaj Dragglen est une arche de contes et de poèmes qui ont coulé de mes doigts. Vous y trouverez divers animaux littéraires ainsi que quelques nouvelles sur votre serviteur/conteur. Je vous souhaite une agréable lecture.
dimanche 3 février 2019
ICD#7 Grand bond en avant
Comment résumer en quelques mots la révélation que j'ai eue sur le conte durant ces dix derniers jours. Soyons bref, pour être un bon conteur, il ne faut pas chercher à être un conteur.
Mais sortons les diapos et faisons z'un peu de rétrospective. J'ai commencé mon apprentissage de cet art qui est le plus beau de tous (avec le métal et le cinéma, restons lucide) en lisant des ouvrages sur le conte. La plupart prônant la pratique du geste, du changement de voix, du bruitage. C'est donc plein d'idées reçues que je débarque à l'atelier du conteur de l'association Rendez vous conte (que je recommande avec tout mon amour), j'offre un conte en gesticulant et me fais entendre dire qu'il faut que je me débarrasse de tous mes « gestes parasites ». Estomaqué, mais reconnaissant, je quitte les lieux plein de questionnements. J'avais pourtant appliqué toutes les recettes en y mettant du cœur et du poumon, alors pourquoi ? Arrive alors une scène ouverte à la bibliothèque associative de Malakoff (tellement recommandable aussi). Sous les projecteurs et l'oeil d'une caméra, je conte Fenrir, la pression me fait sortir du personnage du conteur pour raconter le myhte avec mes mots de tous les jours. Je termine dépité par mon numéro ayant raconté un mythe comme une anecdote de beuverie. Et ça applaudit figurez-toi ! La soirée passe, l'espoir renait et le jour suivant je visite la véritablement extrêmement estimable Catherine Lavelle, conteuse à qui je dois mes premiers cours de contage, bref ma tutricie, mon senseï, mon étoile polaire, non ça n'est pas une déclaration d'amour !
Pour elle, je conte l'histoire du comte de Gombargue. Démonstration qui me fait envisager ma réinsertion professionnelle en tant que bouteille de Chloroforme. À peu près las, mais plus trop là, j'évoque de guerre lasse pourquoi j'ai décidé de me tourner vers le conte. Saperlipatitatatoplete, l'anecdote a plus de succès que le conte ! Je me fais entendre dire que je devrais raconter les histoires comme je raconte mes histoires de vie.
Choc. Stupeur. Tremblement. Grenade aveuglante de la révélation dans les mirettes, je comprends enfin.
Je n'avais jusqu'à présent fait que chercher à imiter l'image fantasmé que je me faisais d'un conteur. Ce qui donna lieu à des représentations très théâtrales, pas toujours exécrables certes, mais bien loin du rôle du conteur. Je cherchais à acquérir une voix sans penser à conter avec la mienne.
Un conteur raconte ce qu'il sait avec ce qu'il est, en cherchant à ressembler à ce que l'on n'est pas, on ennuie.
Après avoir trouvé ma voie il m'a fallu trouver ma voix. C'est qu'il ne fera pas de moi un conteur, mais un conteur unique.
Et puis de toute façon j'ai été très doué pour rentrer dans des petites cases !
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