Puisque l'aube est encore loin, accueillons celui de trop.
Avant le dégoût des liqueurs recueillons le doux goût du goulot.
Planons en banc bien légèrement bien lourdement.
Voltigeons dans l'ivresse évoluant loin du volant.
Des souvenirs, des paroles autant en emportent le vin.
Mais qu'importe le passé noir tant que le présent nous est divin.
L'alcool resserre les liens autant qu'il dessert les langues.
Les bouteilles évidées ont écarté des bras des jambes.
L'alcool créateur de vie fut responsable de tant de naissances.
Et pour équilibrer il en fit périr autant par l'essence.
C'est un liquide transparent, mais un révélateur puissant.
Qui fait ressortir le négatif des caractères les moins décents.
Fourbe comme le fieffé Loki se terrant sous des parfums exquis.
C'est quand on le pense sous notre joug qu'il s'ébroue et agit.
Il ouvre alors la cage des maux et mots coupables.
Libérant autant de fulgurances que de propos inacceptables.
L'alcool affaiblit les fébriles et ébranle les instables.
Et dés l'aube les douleurs seront encore plus insoutenables.
La bouche pâteuse la tête en tronc, rampant parmi les bouteilles vides.
Comparant notre portrait au cri de Munch d'un œil creusé et livide.
Mais qu'importe le concerto de cheveux ravageant nos tympans.
Ou le siège intenable que tient notre foie farouchement.
Quand les cernes seront bouchées nous repartiront en quête
Du traître liquide ambré qui seul sait embraser ces fêtes.
Je mentirais fièrement en affirmant refouler les verres.
Car j'ai bien le coude levé quand je suis entouré de mes frères.
De sang, de son, d'espoir, et forcément de bière.
En attendant la mise en boite profiter de la mise en bière.
C'est donc près d'un demi que je retrouve mes demis-déments.
Car c'est seulement en chœur que je cueille l'ivresse de l'instant.
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