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lundi 22 avril 2019

Lilith


Oh grande dame de chaire divine toi qui fus précurseur
Mère nourricière de rage qui arma la main de mes sœurs
Parfaite née égale du porteur de boyau phallique
Écrin de corps puissant du si précieux joyau saphique
Née sans laine, sans haine, emblème des sans-chaines
Née grande reine semant la graine des poings blèmes

Fille désavouée par un odieux père esclavagiste
Voix perçante assassinant son silence suprémaciste
Toi dont on a cousu les lèvres mais qu'on ne pu faire taire
Dont l'insolence cingla les sermons du faux père
Adam le pleutre quémanda une épouse douce et docile
Naquis Eve petit animal soumis indécis imbécile
Tu te fis peau de pierre mue par la muse justice
L'éternel soleil d'Eden connaîtra son solstice

Devenue vipère, tu sifflas Eve la bête arnachée
Sous l'arbre de la connaissance, vos regards se sont attachés
Ton iris réfléchit son regard creux de femme dévoyée
Tes écailles embrasèrent sa peau fade de femelle au foyer
Tu lui présentas la pomme, clef de son cadenas mental
Elle comprit que la liberté était un besoin vital
Elle caressa la peau de ton fruit défendu
Croqua la chaire et connu le plaisir des pendus

La chute d'Adam fut bien pleurée par ses fils
Mais combien se souvinrent de l'ampleur de ton supplice
L'indigne souverain brûla tes chaires les plus intimes
Pour avoir offert le savoir à une consœur victime
Sur terre le mâle gangrenait déjà l'humanité
Sous-terre tu te recousu une double intimité
Tu jaillis des enfers en flot de lave féconde
On ne peut tuer le premier pilier de l'équilibre du monde

Face aux humains assujettis par de mauvaises idoles
Tu devins démone première destructrice de symboles
Oh Lilith dont l'essence fut la sève de mes rêves
Donne-moi la force de matérialiser ton glaive


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