Notre histoire se déroule à l'époque des bâtisseurs de monde, une ère où de prodigieux bestiaires façonnaient la terre avant que celle-ci n'accueille la vie. Et puis ils fusionneraient et disparaîtraient.
Des serpents géants égayaient la mer de vagues et de typhons, de minuscules lutins taillaient les feuilles des arbres, tandis que les spectres venteux gonflaient les nuages. Dans ce formidable chaos constructeur, un golem s'affairait à bâtir de hautes montagnes. Sa roche était glacée par les fées polaires qui s'amusaient à saupoudrer ses constructions de neige. Ainsi, notre golem devint le perchoir préféré d'une comète vivante chargée d'accrocher les étoiles dans le ciel.
La chaleur de la charmante réchauffa la surface du géant de pierre, et un peu s'y glissa parmi ses entrailles minérales.
Son cœur battait.
Habitué à la solitude il avait oublié le malheur de vivre sans confident. Le passage de la comète fut une douloureuse bénédiction. Il savourait les instants prêt de sa flamboyante mie, mais son absence transformait les blizzards en tempêtes de lames.
Son cœur battait fort.
La comète lui racontait la beauté des montagnes vues d'en haut, et le golem décrivait la majesté du ciel la nuit.
Son cœur battait si fort.
Lorsque le golem pouvait à peine bouger, congelé par les vents, la comète s'enroulait autour de lui partageant sa chaleur. Mais lorsque la comète revenait, transpirant la poussière d'étoile, il la serrait contre son roc de glace pour tempérer sa souffrance.
Son cœur battait beaucoup trop fort.
Vint le jour où la terre fut prête. Le golem soupirait de joie et de soulagement. Après la dure labeur, il allait pouvoir fusionner avec sa bien-aimée. Il ne lui avait jamais dit qu'il voulait fusionner avec elle, mais après tous ces instants passés elle ne pourrait refuser. Lorsqu'il la retrouva, elle n'était pas seule, un traceur d'éclairs lui tournait autour. Non, ils tournoyaient ensemble, ils avaient eu le coup de foudre. De tourbillons en tourbillons, ils fusionnèrent sous les yeux secs du golem, les statues ne savent pas pleurer.
Son cœur lui faisait mal.
Il se hâta au sommet de la plus proche montagne. De sa voix caverneuse, il entonna.
« Ma sublime, te reste-t-il, de notre amour, une étincelle ? Sans toi, mon cœur est indocile, et mes jours sont sans soleil ».
Il arracha ce petit cœur qui lui faisait si mal et le déposa dans le creux la montagne, l'édifice éclata en sanglots volcaniques, des larmes de lave emportèrent le corps sans vie du golem.
À trop retenir ses sentiments cœur était devenu volcan.
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